Ça va, tu tiens le coup?

« Ça va, tu tiens le coup? »

C’est devenu LA phrase qu’on l’on me dit juste après le Bonjour. Sous entendez plutôt : « est ce que tu prends des antidépresseurs? », « tu regrettes pas d’avoir pris un congé parental? », « la vie active ne te manques pas? », « tu t’emmerdes pas trop seule avec tes 2 gosses au milieu de la campagne ? »…. 

Et bien non tout va bien. Je ne regrette pas, loin de là!

Bon, je serais une menteuse si je vous disais  que ma maison est étincelante, que mes enfants n’ont jamais de morves au nez, que je suis à jour dans mon linge et que parfois je ne rêve pas d’une bonne cuite et de me débarrasser des Poussins!

Non pour être franche ma maison est un champ de bataille, je croule sous le linge, je n’ai pas fait un dixième de tout ce que je voulais faire pendant mon congé parental, et il ne se passe pas un jour sans que les Poussins ne décident de mettre mes nerfs à dure épreuve #lespoussinsenactions !

Mais tout va bien, très bien même (sauf mon compte en banque… On en parle des 390 euros du congé parental!)

Moi la nana hyper active, toujours au contact de la clientèle, ayant une passion dévorante pour les sacs à main et talons hauts, maquillée jusqu’au bout des ongles… Moi cette nana, je me sens très bien dans ma maison au fin fond de la campagne,  ayant troqué mes sacs à main contre des sacs fourre tout, mes talons aiguilles contre des ballerines, et l’heure de maquillage contre du sommeil!

Mais alors comment je fais pour tenir le coup?

Je profite de mes enfants!

Je m’émerveille de les voir grandir, évoluer. Il ne se passe pas un jour sans que je me dise que j’ai la chance d’assister à tout ça. L’évolution de Petit Poussin de nourrison à petit garçon. La maturité de Grand Poussin, l’accompagner dans sa scolarité, lui apprendre à avoir confiance en lui.

Souvent mes nerfs sont mis à dure épreuve. Il y a des moments où je crie, où ma patience s’effrite et où je me demande POURQUOI ?  Pourquoi j’ai pris ce congé parental. Et puis, une fois la tempête passée je les regarde, comme ce matin. Je les regarde jouer au circuit et voitures de courses. Et j’y passerais des heures. J’oublie la montagne de repassage pour profiter de ce moment. Un moment de leur vie, un moment dont je suis la seule spectatrice. Leurs dialogues, leurs rires, leur complicité. Regarder le Petit répéter ce que dit son frère et avoir déjà un beau vocabulaire pour ses 27 mois. Et voir mon Grand Poussin jouer au grand, donner des directives, échafauder des plans de construction…  Je passerais des heures comme ça à ne pas dire mots, juste être là assise dans un coin, à ne pas intervenir dans leur disputes, voir comment ils arrivent à gérer leur conflit.

Je les emmène découvrir la nature, les animaux. Habiter à la campagne c’est pouvoir se promener et rencontrer des oiseaux, des chevreuils, des tracteurs. C’est partir à la découverte des bois et chasser les limaces, jouer aux chevaliers sur un tronc d’arbre! Habiter dans notre région c’est avoir la chance de pouvoir mettre les pieds dans l’océan au mois d’octobre. Ramasser des coquillages et ramener du sable dans ces chaussures.

Vivre avec eux, chaque moment, important où non. Les accompagner au quotidien. Regarder un dessin animé, confectionner une guirlande, faire un gâteau, se promener, caresser le chat, lire un livre, répondre à leurs questions, soigner les bobos, essuyer les larmes, rire, réparer les bêtises ensemble, lire les histoires, jouer aux chevaliers, escalader les arbres…. avoir un quotidien si banal  mais si riche…

Contempler ces moments privilégiés avec amour, en me disant que ma place est bien là. Elle ne peut être ailleurs.

Il y a des fois où ils m’épuisent. Il y a des jours où j’ai pleuré car trop dépassée, fatiguée par les nuits hachées, usée par des enfants  surexcités qui ne comprennent pas que parfois les adultes ont des problèmes bien plus importants que la couleur d’un verre.

Et puis ces jours là j’ai trouvé le réconfort dans un verre de vin, dans un sourire, un bisou, un je t’aime.

Pour rien au monde je ne céderai ma place auprès d’eux. Malgré la pression de la société qui,  trop souvent, assimile mère au foyer à fainéante. Malgré la pression des réseaux sociaux qui te fait culpabiliser si tu hausses le ton et que tu ne pratique pas à 100% du temps l’éducation bienveillante c’est que tu es une mauvaise mère. Malgré le regard des autres quand on te demande ce que tu fais comme boulot et que tu réponds que tu élèves tes enfants…. QUOI??? Comment est ce possible au 21me siècle.

Et bien oui au 21me siècle, on peut être épanouie en élevant ses enfants. Parce que oui c’est un boulot, et que c’est enrichissant. Je travaillerais dans une crèche, ou je serais nounou on trouverait ça normal, on dirait que j’ai un boulot, mais là le fait que ce soit MES enfants, de suite on me met une étiquette sur le front.

A l’heure actuelle il me reste 7 mois de congé parental et c’est ça que j’appréhende, retrouver un vrai travail! Il y a de forte chance pour que je retourne dans le commerce avec des horaires à la con et pas adaptées à la vie de famille. Devoir prendre une nounou qui verra plus mes enfants que moi, travailler le samedi et ne pouvoir profiter d’eux que la dimanche. Si pendant longtemps cela m’a plu, aujourd’hui cela ne me convient plus du tout.

Alors je profite encore plus des parties de câlins dans le canapé, des ateliers d’arts en sortant la peinture, les crayons, des WOUHAS devant une construction de Légos, des bains qui transforment ma salle de bain en piscine olympique, des disputes qui se terminent toujours par un bisous… Je profite de tout ça et de plus encore car cela ne durera pas, parce que la vie est courte et que je ne veux pas regretter, après c’est trop tard! Alors je vais tenir le coup, car vraiment, il y a beaucoup plus dur que de voir grandir mes petites têtes blondes, et je vais continuer à fabriquer des souvenirs à mes enfants. 


15 réflexions sur “Ça va, tu tiens le coup?

  1. J’ai pris un congé parental de 6 mois pour ma 2ème (bon pas à la campagne, mais ça m’empêche pas de voir ce que tu veux dire!), j’ai adoré cette parenthèse là, parfois difficile, surtout cumulée à un allaitement, mais si enrichissante dans le fond…même dans les moments où l’on en peux plus d’avoir l’impression que son « moi » profond disparait derrière la maman, je crois qu’on reste consciente que ces moments là sont si ephémères qu’on a une chance folle de pouvoir en profiter à fond, même en râlant parfois. Si d’aventure j’avais un 3ème, je crois que je prendrai 1 an si je le peux…mais pas plus par contre, sinon j’aurais l’impression de me perdre!

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    • moi ça fait maintenant plus de 2 ans que je suis à la maison… j’ai cumulé un licenciement économique à la naissance de mon deuxième avec le congé parental.
      c’est clair qu’il y a des périodes vraiment compliqué (l’allaitement, les nuits, trouver la place de tout le monde, les décès malheureusement nombreux chez nous depuis 2 ans..). Pour ma part j’avais vraiment besoin de cette pause dans ma vie professionnelle car je me sentais inutile à mon boulot, et mes nerfs commençaient à lâcher (15 ans de commerce ont eu le dessus)…

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  2. J’ai fait le même choix il y a 10 ans pour élever mes deux filles. Pas de congé parental, mais une AAH car j’ai une maladie aux yeux. Et je ne connais que trop bien cette fameuse étiquette de fainéante …… Mais voir grandir mes deuxième petites nanas , pouvoir être auprès d’elles , c’est l’essentiel pour moi . J’aurai bien le temps de reprendre une activité professionnelle dans quelques années , si , entre temps, je n’ai pas perdu complètement la vue 😳🤔😎 …,.. Profiter est là le maître mot , vivre le présent ! Totalement d’accord avec votre article !! ☺️😘☺️

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  3. Je suis tellement contradictoire à ce sujet (j’en parle d’ailleurs sur mon blog). D’un côté, je kifferais tellement être à la maison avec mon loulou, pouvoir aller le chercher à l’heure à l’école, ne plus lui imposer la nounou tout seul les mercredi après-midi…. Mais d’un autre côté j’adore mes collègues et l’ambiance au travail, j’apprécie vraiment de prendre du temps pour moi entre midi et 14h. Si je devais rester à la maison tout le temps comme à mon congé mat, je péterais certainement un plomb, et péter un plomb n’a jamais été bon pour un couple 🙂
    Bravo, profite, le temps passe si vite…

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  4. Tu as bien raison de profiter!! Le temps passe tellement vite, avoir l’opportunité de le passer aux côtés de ses enfants, C’est merveilleux! Si seulement on touchait plus que 390€… Je ferais pareil que toi les yeux fermés!

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    • C’est clair que c’est 390 je trouve ça inadmissible ! Pour nous je t’avoue que les fins (milieu ) de moi sont devenus difficiles… mais de toute manière c’était ça ou chômage (j’ai été licencié économique à la fin de ma grossesse, fermeture de la boutique où je bossais) donc autant garder le chômage pour après.

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